Théories et prédictions historiques sur l'effondrement inévitable d’Israël : Une analyse critique
**Introduction**
Depuis la proclamation de l’État d’Israël le 14 mai 1948, la cause palestinienne et l’occupation des terres arabes sont au cœur d’un conflit géopolitique, religieux et culturel. Au fil de ce conflit, de nombreuses théories et prédictions ont émergé, évoquant la disparition inévitable d’Israël, s’appuyant sur des facteurs politiques, démographiques et idéologiques. Cet article examine les principales théories, analyse leurs contextes historiques et cite leurs sources et auteurs.
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### **1. Les prédictions précoces (1948–1967) : Le discours nationaliste arabe**
Après la guerre de 1948, les États arabes et les mouvements nationalistes ont refusé de reconnaître Israël, le qualifiant d’« entité étrangère » destinée à s’effondrer sous la pression de la résistance et de l’unité arabes.
- **Gamal Abdel Nasser**, président égyptien (1956–1970), déclara dans un discours en 1956 : « Nous jetterons les Juifs à la mer », exprimant sa confiance en une victoire arabe ultime.
- **La Conférence de Khartoum** (1967), après la guerre des Six Jours, adopta la résolution des « Trois Non » : « Pas de paix, pas de reconnaissance, pas de négociation », estimant que le temps affaiblirait Israël.
- **Le parti Baas** en Syrie et en Irak promut le slogan « Libérer la Palestine du fleuve à la mer » comme partie intégrante de son idéologie nationaliste (Références : discours de Nasser, documents de la Conférence de Khartoum).
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### **2. La Guerre froide et le conflit idéologique (1970–1990)**
Durant la Guerre froide, l’Union soviétique soutint certains États arabes, tandis que la gauche mondiale voyait en Israël un « État colonial » destiné à disparaître avec l’effondrement du capitalisme.
- **Le théoricien marxiste Ilya Khrinin** écrivit dans son livre *Le Conflit arabo-israélien* (1975) qu’Israël ne résisterait pas aux mouvements de libération soutenus par le bloc socialiste.
- **L’Organisation de libération de la Palestine (OLP)**, dirigée par Yasser Arafat, adopta le « Plan par étapes » (1974), postulant que la résistance armée saperait progressivement Israël (Référence : Programme en dix points de l’OLP, 1974).
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### **3. Théories académiques et démographiques (1990–2000)**
Après les accords d’Oslo (1993), les débats se concentrèrent sur les défis internes d’Israël, notamment la menace démographique.
- **L’universitaire palestinien Edward Said** affirma dans *La Question palestinienne* (1992) qu’Israël, en tant qu’« État colonial de peuplement », était condamné au même destin que des pays comme la Rhodésie.
- **Le démographe Sergio Della Pergola** mit en garde dans ses études (2003) que la croissance démographique palestinienne en Cisjordanie et à Gaza forcerait Israël à choisir entre « être démocratique ou juif ».
- **Le général israélien Oren Soffer** prédit qu’Israël « cesserait d’exister en tant qu’État juif d’ici 2020 » en raison des changements démographiques (Référence : étude *Israël 2020*, 2004).
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### **4. Le XXIe siècle : Des défis de durabilité au mouvement BDS**
Ces dernières décennies, les analyses se sont focalisées sur l’isolement international et les pressions morales.
- **L’historien Ilan Pappé** soutint dans *Le Nettoyage ethnique de la Palestine* (2006) qu’Israël ne pourrait maintenir sa légitimité face à la prise de conscience mondiale des droits palestiniens.
- **Le mouvement Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS)**, lancé en 2005, s’inspira de la fin de l’apartheid sud-africain, prédisant que les pressions économiques forceraient Israël à changer.
- **Les universitaires John Mearsheimer et Stephen Walt** soulignèrent dans *Le Lobby israélien* (2007) que le soutien inconditionnel des États-Unis pourrait devenir un fardeau face aux critiques internationales (Référence : article *Le Lobby israélien*, 2006).
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### **Réalité et complexités : Pourquoi ces prédictions ne se sont-elles pas réalisées ?**
Malgré ces théories, Israël a résisté grâce à sa supériorité militaire, au soutien occidental et aux divisions arabes. Les traités de paix avec l’Égypte (1979), la Jordanie (1994) et les accords d’Abraham (2020) avec des États du Golfe ont réduit son isolement. Cependant, les débats persistent sur l’impact de la colonisation et de l’occupation sur son avenir en tant qu’État démocratique ou juif.
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**Conclusion**
Les théories sur l’effondrement d’Israël reflètent l’évolution des réactions mondiales au conflit. Si certains estiment que les défis internes et externes menacent sa durabilité, la résilience d’Israël face aux crises reste palpable. Pourtant, la question de sa nature et de son destin demeure liée à une résolution juste de la cause palestinienne—une solution qui tarde à voir le jour.
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**Références principales :**
1. Discours de Gamal Abdel Nasser, 1956 (Archives de la Ligue arabe).
2. Documents de la Conférence de Khartoum, 1967.
3. Edward Said, *La Question palestinienne*, 1992.
4. Sergio Della Pergola, *Le Défi démographique israélien*, 2003.
5. John Mearsheimer et Stephen Walt, *Le Lobby israélien et la politique étrangère américaine*, 2006.
6. Ilan Pappé, *Le Nettoyage ethnique de la Palestine*, 2006.
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